Le contexte historique des "Troubles"

Le contexte historique des"Troubles" 



1167 - 1920

L'origine du conflit nord irlandais - que l'on appelle également les "Troubles" - se situe bien avant la partition de l'île en 1921. Ce conflit, qui oppose les Irlandais nationalistes aux Irlandais unionistes, remonte à plus de mille ans lorsque, parmi les habitants d'Irlande, deux chefs nommés Dermot Mc Murrough, roi de Leinster, et Rory O'Connor, roi de l'Ulster, s'affrontent pour savoir lequel de leur clan dirigera les terres. Après une défaite contre son adversaire, Mc Murrough s'enfuit en Angleterre dans le but d'obtenir l'aide des Anglais pour combattre Rory O'Connor. Les Anglais, alors sous le règne du roi Henry II, acceptent de lui prêter main forte en envoyant l'un des compagnons du roi, Richard de Clare, connu sous le nom de Strongbow, et son armée. Strongbow et son armée envahissent alors toute la région Est de l'Irlande ; c'est l'invasion normande. Dans l'Irlande Celtique, les femmes avaient beaucoup de droits qui ont été supprimés après la conquête britannique, comme le droit de divorcer et celui de conserver leurs biens propres. L'implantation des Anglo-normands marque le début de l'empreinte anglaise sur le territoire irlandais. Les choses se compliquent au début du XVIème siècle avec la naissance du protestantisme. L'Europe se déchire, avec d'un côté les catholiques - les partisans du pape et de l'autre les protestants - ceux qui renient l'autorité du pape. L'Angleterre devient protestante tandis que l'Irlande reste catholique. De peur d'une alliance avec les pays catholiques - dont la France et l'Espagne, l'Angleterre - alors sous le règne d'Henry VIII, décide d'étendre son autorité sur les trois pays celtiques que sont l'Irlande, l'Écosse, et le Pays de Galles en instaurant la politique de "Renonciation et Restitution" - Surrender and Regrant en anglais, assurant ainsi aux chefs irlandais une protection en échange de leur loyauté à la couronne britannique. La conquête des Tudor se prolonge sous le règne du roi James I, mais elle est principalement menée par deux femmes : la reine Elizabeth I et la reine Mary I. Les deux belles-sœurs, filles d'Henry VIII, restent des figures dominantes de l'archétype féminin dans l'esprit irlandais. Mary I décide d'instaurer un système de plantations dans certains comtés d'Ulster, connus sous le nom de Laois et Offaly, pendant lesquelles les terres des Irlandais sont confisquées et redistribuées à des protestants écossais et anglais, ce qui provoque de nombreuses rébellions chez les catholiques - majoritairement en Ulster où la plantation est plus conséquente que dans le reste de l'Irlande. La cruauté de Mary I lui vaut le surnom de Mary Sanglante - Bloody Mary. L'arrivée d'Elizabeth I au pouvoir marque un tournant d'autant plus décisif dans la conquête des Tudor puisqu'elle décide de poursuivre la colonisation irlandaise en étendant le système de plantation dans le comté de Munster, la zone la plus méridionale des quatre provinces d'Irlande. Cette plantation est instaurée à la suite de la Desmond Rebellion, une révolte menée par des Irlandais pour faire face à la souveraineté des Anglais.  Deux grandes familles gaéliques du comté d'Ulster, les O'Neill et les O'Donnell, apportèrent leur soutien au comté de Munster. O'Neill, le comte de Tyronne, dirige le conflit que l'on appelle la Guerre de Neuf Ans (1594-1603), et qui fut par la suite identifiée comme la "Guerre d'Elizabeth". En réponse à la plantation d'Ulster, les rebelles catholiques affrontent les protestants anglais et écossais ; c'est ce que l'on appelle la Révolte de 1641 - 1641 Rebellion en anglais. Les catholiques attaquent leurs ennemis avec une grande violence et s'en prennent aux cibles les plus faciles : les femmes et les enfants. Pendant cette révolte, beaucoup de femmes protestantes se sentent menacées car les catholiques détruisent les maisons, autrement dit l'espace domestique réservé aux femmes. L'arrivée de Charles Cromwell au pouvoir met un terme aux révoltes des catholiques rebelles. Il crée le Adventurer's Act, une loi législative qui permet à tous les protestants, même les protestants irlandais, de combattre contre les Irlandais rebelles. Des centaines de catholiques sont tués. Cependant, une période de prospérité émerge pour les catholiques lorsque Charles II, le successeur de Cromwell, rétablit la monarchie anglaise et destitue l’Exclusion Bill, une loi qui consiste à empêcher Charles II d'accéder au pouvoir en raison de sa religion catholique. Le refus de Charles II d'adopter cette loi souligne son empathie à l'égard de la population catholique. 

The Battle of the Boyne
Oil on canvas, by Jan Wyck, 1690
National Army Museum

La discrimination envers les catholiques reprend de plus belle lorsque le nouveau roi catholique, James II, arrive au pouvoir en 1685. Les Irlandais protestants, effrayés de voir leurs terres acquises sous le règne de Cromwell redistribuées aux catholiques, suggèrent au mari protestant de la fille du roi James II, William d'Orange, de prendre possession du pouvoir. La victoire de William d'Orange face à James II pendant la Bataille de la Boyne (1690) met fin jusqu'à ce jour à la souveraineté catholique dans le Nord de l'Irlande. D'ailleurs, la victoire des protestants face aux catholiques est célébrée lors des parades orangistes qui ont lieu tous les douze juillets dans les plus grandes villes d'Irlande du Nord, créant alors une source de conflit supplémentaire entre les deux communautés catholiques et protestantes de nos jours. Après l'invasion des Tudors au XVIIème siècle, de nombreux catholiques fuient vers d'autres comtés, ce qui explique leur présence minoritaire en Irlande du Nord aujourd'hui Au cours du XVIIIème siècle, la domination protestante ne fait que s'accroitre, à travers ce que l'on appelle "l'Ascendance Protestante" - Protestant Ascendency en anglais. De leur côté, des mouvements républicains et nationalistes irlandais voient le jour avec des hommes comme Theobald Wolfe Tone, Edward Fitzgerald et Robert Emmet. Plus tard, parmi les nationalistes figurent les écrivains William Butler Yeats, Lady Gregory, ainsi que John Millington Synge, tous nationalistes mais de tradition protestante. Leur présence marque une certaine pause dans le sectarisme entre les protestants et les catholiques puisque l'exemple de ces trois écrivains montre que les protestants peuvent être nationalistes et républicains. Mais les tensions reprennent de plus belle lorsque le Home Rule, c'est-à-dire le rétablissement d'un parlement irlandais, est rejeté par les unionistes d'Ulster et par l'Ordre d'Orange créé en 1795, de peur que le gouvernement irlandais ne soit dirigé par une majorité catholique.

The Orange Order parade
July 12th, 2020

Dans toutes les rébellions irlandaises, les femmes combattirent aux côtés des hommes mais elles n'ont pas eu la reconnaissance qu'elles méritaient. Par exemple, à l'époque de la rébellion de 1798, Mary Ann McCracken, née en 1770 à Belfast et morte en 1866 dans la même ville, combat en faveur de la justice sociale pour les femmes de la classe ouvrière en Grande-Bretagne et en Irlande. Mary Ann McCracken est aussi l'une des "Irlandaises Unies" - United Irishwomen, la plus grande organisation des femmes fondée en 1910, créée pour prouver qu'il était nécessaire que les femmes soient engagées dans la sphère publique, notamment dans la question de la domesticité. Ce type d'activisme, tout en étant basé sur la domesticité, a favorisé le rôle des femmes dans la vie publique et a permis d'améliorer les conditions de vie des femmes en milieu rural et urbain. Deux siècles plus tard, l'Irlande où les paysans se nourrissent principalement de pommes de terre, est frappée par le mildiou, ce qui ravage une grande partie des récoltes. Résultat, les Irlandais les plus pauvres n'ont plus rien à manger et près d'un million d'entre eux meurent de faim et un autre million quittent le pays, ce qui représente le départ de plus d'un quart de la population irlandaise. L'Angleterre qui est alors la plus grande puissance du monde et la voisine de l'Irlande, refuse partiellement de lui venir en aide ce qui ne fait qu'envenimer leur relation. En 1916, alors que les Anglais sont occupés par la Première Guerre Mondiale, Patrick Pearse, le leader des nationalistes irlandais, décide d'en profiter pour mettre en place une république irlandaise. L'Insurrection des Pâques est menée par Patrick Pearse lui-même, des nationalistes irlandais et environ deux-cents membres du "Cumann na mBan", une milice irlandaise nationaliste exclusivement féminine, qui n'est d'autre que la branche féminine des "Irish Volunteers" - une milice armée républicaine. Parmi ces femmes, la figure la plus emblématique à ce jour est la comtesse Constance Markievicz (Elle est la première femme irlandaise à être élue au parlement de Westminster et devient ministre du Travail en 1919 dans le gouvernement d'Eamon de Valera). 


Proclamation of the Irish Republic
read by Pearse outside the GPO
at the start of the Easter Rising
 

Countess Constance Markievicz
© Europeana

Proclamation of Independence 1916


Cependant, les Anglais répliquent en bombardant Dublin, provoquant un total d'environ 450 morts et l'exécution des leaders nationalistes et républicains dans la prison de Kilmanhaim à Dublin. Cet évènement renforce le sentiment de haine chez les Irlandais, et les coups de feu de l'Irish Republican Army - un groupe paramilitaire républicain créé en 1919, déclenchent la Guerre d'Indépendance (1919-1921). Les Anglais tentent d'abord la répression à partir de 1920 en organisant des groupes tels que les Blacks and Tans, auxquels les Irlandais répondent en mettant en place une guérilla et en provoquant des assassinats ainsi que des bombardements ciblés. Le ministre David Lloyd George se décide finalement à mettre en place le "Home Rule" : le Parlement britannique vote le Government of Ireland Act qui prévoit la partition de l'Irlande en deux régions dotées chacune d'un parlement autonome. L'idée des Britanniques est d'assurer aux protestants, qui sont minoritaires dans l'île, une majorité au nord. À la suite de la partition de l'île adoptée par le Traité Anglo-Irlandais en 1921, les États Libres d'Irlande sont créés au sud et comprennent 32 comtés catholiques et l'Irlande du Nord comprend donc les six comtés d'Ulster, divisant les catholiques et les protestants qui eux, restent membres du Royaume-Uni. 


1921 - 1968

La guerre prend fin dans le Sud mais elle ne fait que commencer dans le Nord. Elle oppose les catholiques nationalistes qui veulent réunifier le Nord avec le Sud de l'Irlande, et les loyalistes qui sont protestants et veulent que l'Irlande du Nord reste attachée au Royaume-Uni. Ce sont eux qui sont au pouvoir en Irlande du Nord, avec le Parti Unioniste d'Ulster (UUP) à la tête du gouvernement, et ils mènent la vie dure aux catholiques, qui ne représentent qu'un tiers de la population nord-irlandaise Depuis 1920, l'Irlande du Nord est sous la tutelle de la Grande-Bretagne. Londres, qui voyait un intérêt économique à conserver la province de l'Ulster, ne lui attribua pas d'autonomie mais un parlement à Belfast.


"The truth is that Ulster Protestants have the mentality of a beleaguered minority. They have never shaken off the fear that someday the overwhelming Catholic Republic of Ireland will try to absorb or anew them." 

Paul Wilkinson

Ainsi se résume la ségrégation des catholiques par les protestants au lendemain de la création de l'état nord-irlandais. Comme le dit si bien Paul Wilkinson, les protestants ne cessent de mener à bien leur lutte contre les catholiques de peur d'être un jour expulsés des terres irlandaises. Jusqu'en 1969, il existe un système de vote pluriel qui permet aux plus riches de voter plusieurs fois et qu'on appelle le "gerrymandering". Or les riches, à cette époque, sont majoritairement protestants et les catholiques peinent alors à élire des politiciens nationalistes qui pourraient faire entendre au gouvernement nord-irlandais les inégalités dont ils sont victimes. Des polémiques font aussi rage autour de la question des logements sociaux. Les catholiques accusent les autorités d'en construire moins dans leur quartier que dans ceux des protestants, alors qu'ils en auraient davantage besoin. Pour les femmes, la situation ne s'améliore pas dans la mesure où la Constitution irlandaise adoptée en 1937, "Bunreacht na hEireann", rend officielle l'idée de ne protéger que les femmes au foyer hétérosexuelles et mariées, dont voici un article : "L’État reconnaît en particulier que par son rôle domestique, la femme apporte à la Nation un soutien sans lequel le bien commun ne peut être complet.

Constitution Day
celebrated December 29th

À la fin des années 1960, les catholiques organisent des manifestations pour protester contre ces inégalités. Face à eux, ils trouvent la Royal Ulster Constabulary, une police entièrement composée de protestants, mais aussi des civils protestants armés de barres de fer et de pierres qui les attaquent. Les affrontements entre les deux groupes se multiplient et des groupes paramilitaires protestants voient le jour, tel que l'Uster Volunter Force, créé par les extrémistes unionistes en réaction au refus du chef d'État Terence O'Neill d'interdire la commémoration du cinquantenaire de l'Insurrection des Pâques de 1916. En face, les catholiques s'organisent autour d'un parti politique - le Sinn Fein, une expression gaélique qui veut dire "nous-même seuls", et une organisation paramilitaire qui lui est rattachée, l'Armée Républicaine d'Irlande - Irish Republican Army en anglais, elle-même scindée entre IRA et Provisional IRA. À la suite des émeutes, le gouvernement britannique décide d'envoyer des troupes, au départ pour ramener la paix, mais ensuite elle est vue comme une armée d'occupation par les catholiques. À la suite de cette occupation, l'IRA intervient au départ pour défendre les quartiers catholiques contre les descentes organisées par les protestants. Mais l'ambition de l'IRA et du Sinn Fein est plus profonde ; ils veulent éliminer la présence britannique en Irlande du Nord. Une branche extrême de l'IRA, qui se fait appeler l'IRA Provisoire - the Provisional Republican Army en anglais - commence alors à organiser des assassinats et des attentats à la bombe dans les quartiers protestants de Belfast, amorçant le début de la guerre civile en Irlande du Nord. D'autres groupes s'ajoutent en soutien à la communauté catholique, telle que la "Northern Ireland Civil Rights Association" (NICRA), organisation créée en 1967 dans le but d'améliorer les conditions humaines des catholiques au sein de l'Irlande du Nord. Un autre mouvement vit le jour : le People's Democracy, un groupe de défenseurs des droits civils composé principalement d'étudiants. Parmi les dix membres à la tête du groupe figurent trois femmes : Anne McBurnley, Anne Devlin McAliskey (fondatrice du Parti socialiste républicain irlandais et membre du Parlement britannique de 1969 à 1974) et Patricia Drinan. 

En mars 1968, des étudiants ouvrent une marche pacifique en partant de Belfast dans le but de protester contre les persécutions protestantes. Selon Chris Reynold dans son article "The Collective European Memory of 1968", l'année 1968 se traduit par une année de protestations partout en Europe de l'Ouest, conduisant également l'Irlande à créer un mouvement local de défenseurs des droits civils, ce qui débouche sur une série de manifestations et de protestations dans le but d'obtenir l'égalité totale entre les catholiques et les protestants. Chris Reynold conclue que le PD s'est inspiré des modèles européens, et particulièrement du mouvement de protestation mené par les étudiants français de la Sorbonne en mai 1968. Cette marche pacifique menée par les étudiants nord-irlandais le 5 mars 1968 s'est terminée par une série de violences exercée par les protestants.


1969 - 1998

Une année après l'incident de 1968, une manifestation de trois jours est organisée par les catholiques et les nationalistes dans le but de mettre fin à toute discrimination à l'égard de leur communauté, appelée la bataille du Bogside - The Battle of the Bogside - pendant laquelle 43 membres sur 56 de l'Ulster Royal Constabulary et de The Apprentice Boys of Derry sont victimes d'un cocktail Molotov lancé par des jeunes catholiques. 

Bloody Sunday, 1972

La situation dégénère en 1972 lorsque le gouvernement britannique met en place un système d’emprisonnement pour lequel des milliers de catholiques sont arrêtés et emprisonnés sans procès. C'est la première fois dans l'histoire de l'Irlande du Nord que les femmes se trouvent à rester seules à la maison et à subvenir aux besoins de leur maisonnée. En réponse à la loi d'emprisonnement sans procès, des milliers d'hommes et de femmes protestent dans les rues le dimanche 30 janvier 1972. Si l'ambition du NICRA est de protester pacifiquement, le British Parachute Regiment tire sur la foule, causant la mort de quatorze personnes et un nombre de treize blessés - c'est ce que l'on appelle le "Dimanche Sanglant" - Bloody Sunday en anglais. 

Jeu de paume 

 

Au début des années 1970, un mouvement de féministes irlandaises émergeait à Dublin, inspiré par les mouvements aux États-Unis. Elles réclamèrent une réforme du système social, notamment pour les mères seules, et une revalorisation en matière d'emploi et d'éducation, du droit au divorce et à la contraception. Dès la fin des années 1970, des dizaines de prisonniers entament des protestations ; d'abord en refusant de porter des vêtements, appelée la Blanket Protest, du nom des couvertures avec lesquelles ils se couvrent, puis arrive la Dirty Protest - la Révolte de la Saleté, et finalement en faisant des grèves de la faim auxquelles la Première Ministre Margaret Thatcher ne cède pas. En conséquence, Bobby Sand - le leader des grévistes - et neuf de ses camarades finissent par mourir de faim. Parallèlement, l'IRA qui commençait à commettre des attentats en Irlande, finit par faire exploser des bombes sur le sol anglais, comme à Brighton en 1984, dans un attentat qui vise Margaret Thatcher mais dans lequel elle est épargnée au détriment de cinq victimes, qui eux ont succombé à la bombe. Malgré la prolongation de la violence, des pourparlers secrets ont lieu entre le Sinn Fein, le gouvernement irlandais et le gouvernement britannique. En 1994, l'IRA dépose les armes ; c'est que ce l'on appelle le "cessez-le-feu de l'IRA" - "the IRA Ceasefire" en anglais. Cette cessation des opérations militaires, que l'on appelle également la trêve, a été décidée par le Conseil de l'Armée républicaine irlandaise le 1er septembre 1994 et elle est suivie de près par le cessez-le-feu de l'armée unioniste quelques mois plus tard. Considérée comme le tournant majeur du processus de paix, ce n'est néanmoins qu'avec l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Tony Blair au Royaume-Uni en 1997 que l'accord de paix s'installe. En faisant de la résolution du conflit une priorité de son gouvernement, Tony Blair va bouleverser la situation en proposant un plan sur onze mois le 25 juin de cette même année. Des discussions ont lieu et se terminent finalement sur la signature de l'Accord du Vendredi Saint le 10 avril 1998 - le Good Friday Agreement en anglais - impliquant la libération des prisonniers politiques et le désarmement définitif des groupes paramilitaires. De même, Londres accepte de décentraliser une partie du pouvoir en Irlande du Nord en renforçant les prérogatives d'une assemblée et d'un gouvernement locaux partagés entre les catholiques et les protestants. Les nationalistes irlandais, de leur côté, doivent renoncer à une réunification immédiate avec l'Irlande du Sud. L'Accord du Vendredi Saint est accepté lors d'un référendum en Irlande du Nord par plus de 70% des votants et par la République d'Irlande le même jour, où le "oui" recevait 94,4% des suffrages La guerre qui a fait 3500 morts et 50 000 blessés s'arrête petit à petit.


A peace mural in Belfast
on April 4, 1998

Auteur, Eva A

 

Bibliographie


´ MCKITTRICK, David, MCVEA, David. Making Sense of the Troubles. London : Viking,  2012

´ METSCHER, Priscilla, "Mary Ann McCracken: A Critical Ulsterwoman within the Context of her Times", Études irlandaises, [en ligne], 1989, n°14-2, p. 143-158

´ JACKSON, Alvin. Ireland 1798-1998 : War, Peace and Beyond. Wickley Blackwell (2nd éd.) : Malden, Oxford, 2010.

´  WILKINSON, Paul. "The Orange and the Green: Extremism in Northern Ireland" Terrorism, Legitimacy, and Power: The Consequences of Political Violence. Middletown, Conn: Wesleyan University Press, 1983. 

´ Articles 41.2.1 et 41.2.2, "Bunreacht na hEireann" (La Constitution de l'Irlande), 1937.




Je vous recommande ces super sites pour découvrir plus d'histoire sur l'Irlande :


¨    Biblio Monde éditions29 décembre : les Irlandais célèbrent leur constitution

¨    Irish Republican History




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